Inflation 2010 -Le pouvoir d’achat des ménages en chute libre


L’inflation en 2010 augmente, +1,5% est prévu alors que les salaires stagnent et que le chômage progresse. La conséquence? le pouvoir d’achat des ménages en souffre. Eric Heyer directeur adjoint de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) revient dans Le Parisien sur les explications de la stagnation des salaires français : “La première est la hausse du chômage. Dès qu’il augmente, la progression des salaires ralentit.

Inflation 2010

En effet, lorsqu’il y a moins d’emplois, le rapport de forces bascule en faveur des entreprises, qui font valoir la concurrence des demandeurs d’emploi pour refuser une
augmentation à leurs salariés. D’autre part, les progressions salariales les plus fortes sont obtenues à
la faveur d’un changement d’emploi et actuellement les salariés bougent peu du fait de la crise. Enfin, beaucoup d’entreprises sont dans une situation difficile et n’ont aucune marge de manoeuvre”.
Par rapport à la hausse de l’inflation quelles sont les prévisions? : “Un taux de 1,5 %, comme nous le prévoyons cette année, n’est pas une hausse. Il s’agit d’un retour à la moyenne après deux années contrastées. En 2008, les prix avaient augmenté de 3,5 % à cause du pétrole qui avait atteint 150 $ le baril. Ce dernier est retombé en 2009, et sur l’année l’inflation est restée quasi nulle. Grâce à cela, les salariés ont pu préserver leur pouvoir d’achat même si les salaires ont peu progressé. Le problème, cette année, n’est pas l’inflation, qui est maîtrisée, mais le fait que l’écart entre les revenus des ménages et les prix se resserre. Actuellement, il est de 0,3 %.”
Et le pouvoir d’achat, il va diminuer? “Oui, car il est lié aux revenus des ménages et ceux-ci sont en baisse. On a
parlé des salaires, mais il faut prendre également en compte la situation des chômeurs. Ceux qui n’ont pas retrouvé de travail au bout de deux ans ne sont plus indemnisés et basculent dans les minima sociaux et la pauvreté. Or, plus la crise dure, plus leur nombre risque d’augmenter. Tant que la croissance ne permettra pas de faire baisser le chômage, il y aura une forte pression sur le pouvoir d’achat des Français.”

Source : Le Parisien – Benedicte Alaniou

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